ROMANE △ I'M A BADASS AND I WEAR IT WELL.

« enfant, tu crois que ta vie va être un conte de fée. une merveille, un cadeau du ciel, un bonheur infini comme on le voit dans les films. mais au delà de l’amour de mickey pour minnie, et de l’amitié de rox et roucky, ya franchement pas grand chose à désirer. » Romane tenait dans sa main une fine chaine en or où un petit diamant était solidement attaché au milieu. Elle sourit légèrement. C’était un joli cadeau, le genre de petites attention qu’une fille de quinze ans attend pour son anniversaire. Elle ne s’étonnait pas de l’amour que son père lui portait, et elle avait enfilé le collier sans surprise, remerciant simplement son paternel par un regard chaud. Assise au bout de son lit, elle passait le pendentif devant ses yeux, avant de le ranger dans une petite boite rangée sous le matelas. Ce n’était pas le genre de choses que l’on portait à cette époque, surtout chez les Penrose. Leurs vies n’avait jamais eut aucun sens, et pourtant les parents de Romane avaient toujours su précisément où aller, et quand y aller. Aujourd’hui elle avait dix-sept ans. Relevant les yeux, elle parcourut du regard les cartons qui s’empilait devant elle. Elle ne les déballait jamais quand ils étaient encore là, sachant pertinemment que dans une semaine, peut-être deux, son père viendrait lui dire qu’ils déménageaient, une fois de plus. Une fois de plus. Elle ne leur en avait jamais voulu, elle savait dans quoi leur famille baignait depuis toute petite. La mafia, les échanges suspect, les rencontres dans de vieux entrepôts, l'argent dans toutes les mains, la nuit, le danger. Ils avaient toujours aimé ça. Mais maintenant c'était différent. « Tu viens manger ma puce ? » Relevant des yeux sombres vers Madame Wilsworth, Romane passa à côté d’elle sans lui répondre, et alla s’asseoir à table. Cela faisait deux ans que ses parents étaient morts. Dans les journaux, tout était resté flou ; un couple retrouvé tué par balle au bord du fleuve Magra. On parlait d’un suicide, ou d’une mauvaise rencontre en pleine nuit. Mais Romane savait depuis longtemps que ce n’était pas ça. C’était un meurtre, et elle savait exactement pourquoi il avait eut lieu. La drogue rendait fou, tout comme l’argent. Alors elle avait atterri ici, dans cette petite maison tout ce qu’il y avait de plus adorable, avec une petite famille adorable. Mais seule Siloé sortait du lot. Romy était dure avec les deux parents, avec son oncle et sa tante, mais c’était seulement par orgueil. Ils avaient gentils avec elle, ils prenaient soin d’elle. Seulement, la jeune fille ne pouvait pas leur rendre ce présent. Siloé l’avait compris, et bien qu’au début, elles n’avaient pas été très proches, elle la considérait aujourd’hui comme une fille à garder tout près de son coeur meurtri. Elle lui sourit simplement, comme pour s’excuser du comportement qu’elle avait vis à vis de ses parents ce soir encore, et finit par remercier Mr Wilsworth, qui venait de lui servir son diner. Tout de suite après le dessert, Romane attrapa la main de Siloé pour l’entrainer dans sa chambre. Elle alluma une petite lumière et sortit de dessous son lit une autre boite, plus grosse cette fois, et bien remplie. Elle l’ouvrit après avoir fermé sa porte à clé et présenta à Siloé des dizaines de lettres qui venaient d’Italie. Toutes avaient le même destinataire, un certain Luckaël Almodio, un vieil ami des Penrose qui était resté fidèle à Romane après le meurtre. Lui aussi baignait dans un milieu pas net, mais elle omit de transmettre ce message à sa cousine. « Regarde celle-la. » Elle présenta une enveloppe datant de la semaine dernière à la rouquine. Elle lui laissa le loisir de la lire, et enfin, elle la regarda avec appui. « T’es avec moi ou pas ? » Elle demanda toujours beaucoup à Siloé, parce qu’en quelque sortes, c’était une des seule personne qui lui restait. Elle n’y arriverait pas sans elle, sans personne. Après un long moment de silence, Siloé releva ses yeux verts vers Romane. Elle semblait hésiter, Romane savait qu’elle ne prenait pas souvent de risque, et là c’était très gros. Pourtant un sourire anima son visage, alors qu’elle hochait la tête et serrait la main de sa cousine.
La semaine suivante, Romane et Siloé s’était retrouvées à cinq heures du matin, un sac dans une main, et des billets d’avion dans l’autre. Siloé écrivait un mot à ses parents alors que Romane voyait leur taxi arriver. Elles chargèrent leurs sacs avant d’indiquer l’aéroport au chauffeur. Romy promit à Siloé de la ramener vite, parce qu’elle la savait angoissée et triste, et la brune se dit qu’encore une fois, c’était de sa faute. Elle prirent le premier vol pour Florence, et arrivée sur place, elles prirent un nouveau taxi vers le centre-ville. Romane savait exactement où aller. Le taxi se gara devant chez elle, son ancienne maison, la dernière en fait. Elle paraissait un peu lugubre, mais ça ne changeait pas de d’habitude. Elle sortit ses anciennes clés et fit tourner la poignée de la porte d’entrée, avant de filer directement dans la cuisine. Siloé l’attendait dans le taxi, et Romane retourna de fond en comble la pièce avant de trouver l’objet qu’elle cherchait. C’était un petit revolver chargé de deux balles que son père cachait souvent ici, au cas où. Elle retourna s’asseoir dans la voiture, et sa cousine lui demanda ce qu’elle avait prit. Elle ne répondit pas et indiqua un quartier assez mal famé du centre au chauffeur. Il les déposèrent devant un bar miteux où des saoulos buvaient à leur santé. Elles entrèrent sans se poser de questions, alors que Romane avançait vers ce qu’elle cherchait depuis déjà deux ans. Ce fumier, il prenait un verre au bar, riant entre deux gorgées d’une blague vaseuse de son coéquipier. La brune se plaça devant lui, sans méchanceté, elle lui demanda juste si ils pouvaient sortir dehors. Attrait par l’idée de se taper la jeune fille, il n’hésita pas un instant. Ils sortirent et Romane sentait la présence de Siloé derrière elle, un peu plus loin. Elle se retourna et lui adressa un simple sourire, comme pour la rassurer. Et se faire pardonner, encore une fois.
Elle était juste derrière le meurtrier de ses parents, et alors qu’il lui demandait où est-ce qu’elle voulait qu’ils fassent leur affaire, elle sortit son flingue de son sac, le pointant droit sur lui. Il ne paniqua pas, il la détaillait plutôt. « Bien sûr… C’est toi la fille Penrose, pas vrai ? T’étais déjà partie quand je suis arrivé chez toi il y a deux ans. Mais je suis pas parti les mains vides. » Il sortit de son portefeuille une petite photo souillée qui la représentait à l’âge de treize ans, quand elle avait gagné le concours de Miss Toscane. Elle le menaça une nouvelle fois avec son arme alors qu’il tentait de l’approcher. Il se mit à rire, et les yeux de la brune s’embuèrent. « Si tu savais depuis combien de temps j’attend ça, de voir des putain de larmes perler dans tes yeux, te voir crier, hurler, me supplier de te dire que tes parents méritaient ce qui leur ait arrivé. Parce que c’est le cas, ils méritaient que de crever au fond du caniveau. » « Ferme-la ! » Elle tremblait de tout son être, et ses jambes semblaient ne plus pouvoir supporter le poids de la situation. Des larmes coulaient sur ses joues. Il sourit. « Moi tout ce que j’attend depuis deux ans, c’est de voir la vie disparaitre de tes yeux, te voir crever comme un chien, pour qu’ensuite tu sois dans la rubrique faits divers demain matin, comme tu l’as fait pour ma famille. » Ses yeux bruns trahissaient une folie extrême, alors qu’elle souriait elle aussi maintenant, et qu’elle faisait entendre le bruit du chargeur du revolver. Il n’avait pas peur, ce qui eut le don de l’énerver. « Je crois pas que tu vas faire ça petite. T’as pas assez de cran pour. Regarde-toi, tu sais même pas comment te servir de ça. » Alors qu’il approchait pour lui prendre son arme des mains, elle appuya sur la détente, sans qu’elle ne puisse plus rien retenir. Il tomba à terre presque immédiatement, et Romane lâcha son pistolet par terre, alors que Siloé arrivait en courant. Elle fit se retourner sa cousine, lui parlait, encadrant son visage de ses mains. Mais Romane n’entendait plus rien, voyait trouble, alors que sa cousine la prenait dans ses bras.