Between tomatoes and cheese [R]

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« On a rien à bouffer. » Jules tourna la tête et dévisagea son frère de manière plutôt hautaine. Il leva les sourcils et les épaules. Puis, il se posta devant elle et joint les mains de manière à la supplier. Jules tenta de répliquer par un 'non' définitif mais Nate ne la laissa pas commencé. Il lui attrapa un sac, ses clés de voiture, son sac à main et son blouson, lui jeta le tout et la poussa en dehors de l'appartement. « Je te hais, Nate ! » aucune réponse. Il faisait certainement semblant de ne pas entendre et se retenait de rire derrière la porte. Jules pesta encore une fois en appelant l’ascenseur. Il n'allait pas s'en sortir comme cela et s'en mordrait les doigts. Elle ne ramènerait que des choses dont il a horreur. Debout devant le supermarché, Jules soupira encore une fois. Elle était de mauvaise humeur, tout ça à cause d'un Nate trop fainéant. Elle prit un cadis et s'aventura dans les rayons, se servant essentiellement de choses détestées par son frères. Du choux fleur, du tofu, de la glace au nougat/caramel. Laissant ses pensées naviguer, Jules s'arrêta devant le stand de fromage et attendit son tour, ne remarquant pas tout de suite qu'un homme s’immisça entre elle et la personne précédente. C'est lorsqu'elle se réveilla, que la blondinette fronça les sourcils. Tout d'abord, elle tenta de lui repasser devant. Et puis, constatant qu'il n'avait décidément pas l'intention de bouger, Jules lui tapota l'épaule. « Vous permettez, j'étais là avant vo.. » Elle recula d'un pas tant ce visage lui fut familier et la ramena plusieurs jours en arrière. Elle écarquilla les yeux. « Wayne ?! » cria-t-elle avant de se rendre compte que plusieurs personnes s'étaient retournées au son de sa voix. Elle se racla la gorge et tenta de reprendre un ton ainsi qu'une allure sérieuse. « Tu permets, j'étais là avant toi. » fit-elle simplement en lui repassant devant sans qu'il ne puisse réagir. Il ne manquait plus que lui. Cet homme avec qui elle avait couché un soir où l'alcool lui avait fait perdre la tête. Les images de cette nuit lui revinrent en mémoire et Jules sentit une honte indescriptible s'emparer d'elle. Elle ne fit mine de rien et ne lui accorda pas un regard, espérant qu'il ne réplique pas. Mais cela était peine perdue avec un homme comme Wayne...

Huit heures, neuf heures, dix heures puis onze heures. Wayne regardait les heures défiler sur son radio-réveil depuis qu'il était réveillé, c'est-à-dire depuis au moins sept heures ce matin. Il ne travaillait pas ce jour-là, certes, il pouvait donc trainasser un peu plus longtemps au lit mais le sommeil l'avait quitté, comme il l'avait fait depuis quelques temps déjà, depuis qu'elle l'avait quitté. Elle, cette fille qu'il avait tant aimée, la seule qui avait réussi à le conquérir, l'unique amour. Il se sentait si mal depuis cette séparation, si vide. Un vide qu'il n'arrivait pas à combler malgré les nombreuses conquêtes qu'il se trouvait plusieurs soirs durant. Il en voyait passer des filles dans son lit, belles pour la plupart autant ne pas prendre n'importe quelle fille, des brunes, des blondes, des rousses, peu l'importait tant qu'il en avait une à se mettre au lit pour tenter de combler ce vide qui l'habitait, en vain.
Wayne se décida à se lever malgré le temps qu'il faisait dehors qui ne le motivait guère d'ailleurs. Il posa ses deux pieds par terre, simplement vêtu d'un boxer et se dirigea vers sa fenêtre, ouvrit les rideaux et regarda le paysage dehors. Quelques enfants s'amusaient dans le parc non loin sous la surveillance de leurs parents. Wayne regrettait quelque fois de ne plus être cet enfant qui ne se souciait guère des problèmes qu'avaient les adultes, il regrettait ce bon vieux temps où lui aussi avait été sous la surveillance de Miss Lazy comme il aimait tant l'appeler. Il la voyait de temps en temps, elle habitait non loin de chez lui, il aimait bien la retrouver pour aller prendre un café et discuter de tout et de rien, après tout il avait toujours adoré Miss Lazy malgré les misères qu'il avait pu lui faire subir à cette pauvre femme.
Wayne prit le temps de s'avancer doucement vers sa cuisine où il commença à se faire du café. Il ouvrit le frigo avec une question lui trottant dans la tête: qu'allait-il pouvoir bien manger ce midi ? Malgré le fait qu'il n'avait que très peu faim ces temps-ci il fallait quand même manger un minimum. Il prit sa tasse de café dans ses mains et prit le temps d'ouvrir son frigo avant de boire une gorgée de café, il faillit d'ailleurs recracher ce dernier lorsqu'il vit que son frigo était totalement vide. Alors après une bonne demi-heure de préparation, il se glissa hors de son appartement pour se retrouver au supermarché du coin. Là, il prit un cadi comme la plupart des gens le faisait. Il s'avança à travers les rayons du magasins, prenant ce dont il avait besoin et surtout ce qu'il lui fait envie. Il arriva vers les fromages et attendit son tour lorsqu'il vit une femme blonde devant lui, rêveuse. Lui qui n'était pas de nature patiente n'avait pas pu s'empêcher de passer devant la jeune femme, tant pis pour elle elle n'avait qu'à se maintenir éveiller comme lui tentait de le faire ! C'est alors qu'elle sembla se réveiller et lui fit : « Vous permettez, j'étais là avant vo... » Elle n'acheva pas sa phrase lorsqu'il se retourna pour lui faire face, lui même cette rencontre lui causa un certain choc. « Wayne ?! » s'écria-t-elle alors que tout le monde se tournait vers eux. Le garçon avait leurs ébats dans la tête, ah oui c'était la fameuse fille de l'autre soir, merde c'était celle à qui il avait déballé sa vie espérant ne plus la recroiser, trop tard... « Toujours aussi discrète à ce que je vois. » lui fit-il avec un clin d'œil, un léger sourire en coin faisant bien évidemment allusion à la soirée qu'ils avaient passée ensemble. « Mais toujours aussi mignonne. » Le côté séducteur du jeune homme prenait le dessus comme bien des fois. Il voulait éviter de tomber sur un sujet le concernant car elle devait en savoir bien plus que la moitié des personnes qu'il connaissait. « Tu permets, j'étais là avant toi. » fit-elle alors repassant devant lui. Il ne l'avait pas vue venir. « La prochaine fois, tu éviteras de rêvasser avant qu'on ne te pique ta place, quoique tu aurais pu tomber sur bien pire comme rencontre, avoue-le. »

Jules ouvrit la bouche et la referma aussitôt ne sachant quoi répliquer. En parlant à Wayne, dans ce bar, quelques jours plus tôt, la jeune femme ne s'attendait pas à entendre tout ce qu'elle avait entendu, à s'en souvenir et pire, à se réveiller dans un lit qui n'était pas le sien aux côtés d'un inconnu qui n'avait rien de Cade, l'homme qui occupait la moindre de ses pensées. La blondinette ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur en constatant qu'entre elle et lui, tout n'avait été qu'une question de sexe. Wayne n'avait pas l'air décidé à faire ami-ami avec elle. « Et toi toujours aussi beau parleur. » retorqua-t-elle sans même lui adresser un regard, se concentrant sur les fromages qu'elle pourrait bien commander et que son frère détesterait. Elle se retourna finalement et fit face à un Wayne qui se retrouvait bien trop proche d'elle qu'elle ne l'aurait cru. « Je rêvais de toi, beau brun. » chuchota-t-elle en se rapprochant un peu plus près de lui jusqu'à effleurer la commissure de ses lèvres. Il la cherchait ? Il la trouverait. Laissant quelques secondes passer, Jules se remémora cette nuit qu'ils avait passé tous les deux et frissonna. Elle avait beau prétendre le contraire, cette nuit avait été merveilleuse. Elle n'avait plus ressentit cette sensation de plénitude depuis bien longtemps et Wayne avait fait renaître en elle des plaisirs qu'elle pensait perdus depuis bien des années. La voix de la vendeuse la ramena brutalement à la réalité et Jules se détacha de son interlocuteur avec regret mais en arborant un petit sourire satisfait constatant qu'elle l'avait un peu troublé. Elle commanda donc d'une voix douce et sensuelle afin d'attiser cette tension qui naissait de nouveau en elle puis, elle se posta un peu plus loin, attendant que Wayne ne la rejoigne. « C'est bizarre de te regarder faire des courses tout en sachant que la dernière fois que je t'ai vu, tu étais nu et sur moi. » lui dit-elle d'un ton humoristique, tentant de détendre l'atmosphère qui était devenue un peu lourde. Croiser un coup d'un soir, Jules ne s'y était réellement pas attendue et elle ne savait pas réellement comment réagir, comment engager une conversation alors que les deux jeunes ne s'étaient croiser qu'une seule fois, qu'ils avaient échangés leurs vies, puis leur nuit.

Wayne ne s'attendait pas vraiment à retrouver une de ses conquêtes. Finalement il voyais le bon côté des choses, il n'était pas tombé sur la pire qu'il ait pu avoir et au contraire il était quelque peu attaché à cette jeune blonde qu'il fallait avouer, était très jolie. Il se souvint qu'il lui avait déballé sa vie à cette parfaite inconnue, chose que d'ordinaire il ne faisait pas, surtout à une fille. « Et toi toujours aussi beau parleur. » lui lâcha-t-elle alors sans même le regarder. Il sourit. « C'est ce qui fait mon charme. » lui répliqua-t-il amusé de la situation. Lorsque Wayne lui fit la remarquer qu'elle n'avait qu'à pas se retourner car ainsi cela lui éviterait de se faire passer devant, la jeune femme lui répondit : « Je rêvais de toi, beau brun. » Ah celle-là il ne l'avait pas venue venir. Cette femme était décidément pleine de surprise et de charme. Tout l'attirait chez elle, autant son physique que sa personnalité. Elle avait du caractère et il aimait bien, elle jouait son jeu et cela lui plaisait. Il avait toujours aimé les femmes avec un peu de caractère. De plus, elle avait dit ces mots en chuchotant tout en se rapprochant toujours plus du jeune homme. Il ne bougea pas et se laissa faire, de toute façon elle n'irait pas loin. Cependant elle se rapprocha toujours plus de lui jusqu'à lui effleurer la commissure des lèvres, geste qui ne le laissait pas si indifférent que cela, bien au contraire. Elle se détacha de lui pour prendre sa commande et il restait là, planté. Elle l'avait eu. Elle continua cependant son petit manège en jouant la carte de la séduction. Elle commença avec sa voix sensuelle. Des images de leur soirée passée ensemble firent surface chez le jeune homme qui eut un léger sourire en coin. Lors qu'elle eut ses fromages, elle s'éloigna du stand. Tant pis pour les fromages, il avait bien mieux à faire ! En effet, il n'avait pas vraiment l'intention d'en rester là. Alors il la rejoignit et elle lui fit : « C'est bizarre de te regarder faire des courses tout en sachant que la dernière fois que je t'ai vu, tu étais nu et sur moi. » Il rit à sa remarque, elle n'avait pas tort mais il se rappelait encore du délice de leur soirée. Cela ne l'avait pas laissé indifférent comparé au nombre de filles d'un soir qu'il avait eues. Cette dernière était un peu plus différente, et puis il fallait dire qu'elle en connaissait pas mal sur sa vie aussi depuis lors. « Oui, c'est vrai. Mais avoue que tu ne t'en lasses pas de rêver de moi nu. Les rêves peuvent devenir réalité, on peut toujours y remédier. » lui fit-il avec un sourire charmeur alors qu'il commença à avancer à travers un rayon en se servant par-ci par-là.