Just stay a little bit [Pv Emeryck & April]

L’eau chaude coulait sur sa peau. Ses yeux fermés. Il pensait à elle. Revoir sa femme avait été quelque chose de particulièrement difficile. Cela faisait longtemps qu’il voulait lui dire ce qu’il avait sur le cœur, mais il n’osait pas le faire. Elle était de retour. Elle n’était pas seule. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Un côté de lui voulait la récupérer et l’autre voulait la laisser vivre sa vie. La douche se fermait et il en sortait pour prendre une couverture et l’entourer autour de lui. Elle venait ici ce soir. Il n’avait rien bu depuis quelques jours. Il voulait tenter de le faire. Pour elle. C’était difficile. Une lutte, jour après jour, pour ne pas allez dans un bar. C’était quelque chose de particulièrement difficile, mais l’a perdre une deuxième fois serait surement la chose la plus complexe. Quelques pas. Il se retrouvait devant la penderie et enfilait un jeans foncé et une chemise blanche légèrement ouverte sur son torse. La nervosité était en train de le rendre fou. Il pouvait encore sentir la douceur de ses lèvres contre les siennes. Il pouvait sentir le corps de la demoiselle faiblir quand il l’attirait contre lui. Il ne pouvait simplement pas la laisser partir. Il ne pouvait plus vivre sans elle et il savait que l’avoir une nouvelle fois dans sa vie serait quelque chose de peu aisé. Il voulait tenter. Il voulait voir. Il voulait savoir si elle avait envie de tenter une nouvelle fois. Emeryck savait que ca n’avait rien de bien. Le guitariste savait qu’elle avait quelqu’un d’autre dans sa vie. Impossible de faire autrement. Impossible de ne pas penser à elle à chaque instant. La jalousie le tuait. Il se posait un tas de questions sur cet homme qui faisait maintenant partie de la vie de la jeune femme.

Elle venait ici ce soir. Il avait appelé la demoiselle pour lui dire qu’elle lui manquait. Pour lui dire qu’il avait besoin de la voir. Pour lui dire qu’ils devaient se revoir pour parler de ce qui s’était passé la nuit dernière. Nerveux. Il ne savait pas réellement ce qui allait se passer. Emeryck avait peur. Devant la glace. Il jetait un œil à son allure. Il aimerait qu’elle soit encore là, pour lui dire qu’il était parfait, pour lui dire qu’il était beau. Pour se glisser derrière lui et coller son petit corps frêle contre le sien. Elle n’était pas là, pourtant. Ailleurs. Avec un autre. Juste cette pensée le rendait complètement fou. Égoïste. L’écrivain ne voulait pas qu’un autre que lui prenne place dans sa vie. C’était pourtant de sa faute. Il était le seul coupable de la chute de leur couple. Elle n’avait rien à se reprocher. Il se sentait coupable. Chaque jour rendait la chose encore plus atroce.

Quelques coups à sa porte venaient le faire sursauter. Une longue respiration avant qu’il ne se dirige vers la porte. Avant qu’il ne se pose devant elle. Son cœur battait à tout rompre. La nervosité était en train de le rendre complètement fou. La porte s’ouvrait pour laisser la silhouette fine de son ex-femme se dessiner dans la porte d’entrée. Son visage se baissait sur elle. Son regard se posait dans le sien. Une envie folle de la prendre dans ses bras et l’embrasser à nouveau, mais il ne faisait rien. Ses doigts jouaient nerveusement sur la poignée avant qu’il ne se décale un peu de la porte pour laisser la demoiselle entrer chez lui. Un appartement simple. Un endroit neutre. Décoré dans des tons de beiges et de brun. Un endroit serein. Il n’avait laissé entrer que des femmes futiles dans son appartement. C’est la première fois qu’elle mettait les pieds ici et il n’avait pas envie que ce soit la dernière. Silencieux. Il se contentait de la regardait. Aucune idée de comment il devait commencer cette rencontre. Aucune idée de ce qu’il devait lui dire. Ses yeux ne quittaient pas la jeune femme. Un sourire léger venait étirer ses lèvres. L’alcool lui manquait. Il en manquait dans son système, mais il ne voulait pas tout gâcher. Pas une fois de plus. « -Je suis content de te voir April.» Pause. Il l’aidait à retirer son manteau. Un pas vers elle, il se posait derrière elle et laissait le manteau glisser contre ses doigts. Ses mains effleuraient rapidement ses bras par la même occasion. Une envie. Le manque de sa peau contre la sienne. Un effleurement léger. Soudain. Court. Trop court. « -Je sais que ce n’est peut-être pas correct ce qu’on est en train de faire. Je sais que tu n’es pas seule. Je sais que j’en demande beaucoup et je sais que tu ne me fais pas confiance.» Il bougeait. Il avait posé son manteau et il se retrouvait devant elle. Son regard se posait directement dans le sien. « -Mais je suis vraiment content que tu sois là. Je ne veux pas que tu partes April.» Il se taisait. Il ne pouvait pas s’empêcher de parler. Il ne pouvait pas s’empêcher de lui dire. Se rendant compte de ce qu’il était en train de faire, il tournait les talons pour faire quelques pas dans le salon. Ses doigts venaient distraitement passer dans ses cheveux. Emeryck était un peu mal à l’aise. Elle était la seule à le rendre comme ça. Il l’était parce qu’il ne savait pas exactement ce qu’il devait faire. Il l’était parce qu’il avait envie de poser ses lèvres contre les siennes une fois de plus.

April n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Elle n’avait cessé de penser à Emeryck et à ce qui s’était passé la veille. Leur retrouvailles avaient été inattendues mais pas sans conséquence. Ils s’étaient embrassés. Même si elle savait que ce n’était pas correct envers Julian, elle ne parvenait pas à chasser ce baiser de son esprit. Elle n’avait jamais ressenti un tel sentiment d’euphorie en embrassant quelqu’un d’autre que son ex-mari. Jamais. Il était unique. Suffisamment unique pour qu’elle soit totalement accro à lui. Et, encore maintenant, tandis qu’elle était au travail, elle ne pouvait s’empêcher d’y penser. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur ses tableaux, c’était impossible. Son corps était bel et bien présent au musée mais son esprit était ailleurs. Elle attendait un signe de sa part. Quelque chose qui lui dise que ce baiser avait compté. Elle était entrain de se rendre malade. Elle aurait voulu décrocher son maudit téléphone pour l’appeler mais elle n’y parvenait pas. Elle se sentait coupable. Elle n’avait rien dit à Julian pour le baiser et, en plus, elle ne cessait de penser à son ex-mari. Le cercle vicieux recommençait. Même si son petit ami avait réussi à lui faire oublier Emeryck pendant quelques temps, elle savait qu’il n’y parviendrait plus. Le revoir avait tout chamboulé. Définitivement. Elle avait l’impression d’être revenue des années en arrière, lorsqu’ils étaient tous deux à l’école. Ils se cherchaient encore comme deux adolescents. Sensation étrange mais agréable. Son cœur avait toujours appartenu à Emeryck. Dans le fond, elle espérait même qu’ils se remettent ensemble mais ce n’était pas si simple. Elle ne pouvait pas se résoudre à quitter Julian. Elle ne voulait pas lui faire du mal après tout ce qu’il avait fait pour elle mais, malheureusement, c’était exactement ce qu’elle était entrain de faire sans s’en rendre compte. A vouloir être trop gentille, l’on finit par se comporter comme une garce sans le vouloir. Elle se raisonna. Elle ne devait pas blesser son petit ami. Il ne méritait pas ça. Elle quitta son téléphone des yeux et essaya de se concentrer sur sa toile. Elle ne devait plus penser à son ex-mari. La page était tournée, elle devait s’en faire une raison. Toutefois, lorsque son téléphone sonna, elle perdit toutes ses bonnes résolutions et décrocha avec empressement. Il l’invitait chez lui. Il voulait parler de ce qui s’était passé. Un grand sourire étira ses lèvres. Sans hésiter une seule seconde, elle accepta. La conversation fut courte. Tout était dit. Elle raccrocha et se remit à peindre avec beaucoup plus d’entrain. Elle avait hâte d’être à ce soir. Même si cela voulait dire qu’elle devrait mentir à Julian. Elle s’en fichait. Elle voulait juste voir Emeryck. Il était sa priorité en ce moment. Elle perdait totalement la raison lorsqu’elle pensait à cet homme.

Quelques heures plus tard, elle était devant l’appartement d’Emeryck. Elle hésita quelques instants à frapper mais finit par le faire. Sa gorge était sèche. Elle n’avait aucune idée de ce qui allait se passer. Le temps d’attente lui parut interminable. Mais, enfin, il se montra. Il était très élégant. Elle aurait voulu lui faire un compliment mais elle se retint. Toutefois, il la connaissait suffisamment pour comprendre que c’était pile ce que son sourire voulait dire. Après des mouvements gênés, elle finit par entrer dans son appartement. Curieuse, elle fit le tour de la pièce des yeux. Elle ne put s’empêcher de commenter. « C’est vraiment très joli chez toi. J’adore les couleurs, c’est apaisant. Et, c’est étonnamment bien rangé » Elle émit un petit rire. Lorsqu’ils vivaient ensemble, il lui arrivait de laisser traîner ses affaires ce qui avait provoqué quelques disputes. Maintenant qu’il vivait seul, il avait dû comprendre à quel point c’était important d’avoir un lieu de vie parfaitement rangé. Elle le laissa l’aider à retirer son manteau qui recouvrait une élégante robe noire. Il effleura son bras. Elle frissonna. Afin de ne rien laisser paraître, elle prit la parole. « Je suis aussi contente de te voir. Tu as meilleure mine, ça fait plaisir » Il avait l’œil moins vitreux ce qui signifiait qu’il n’était pas saoul. Bonne nouvelle. A présent à l’aise, elle se permit d’avancer légèrement dans la pièce. Le meilleur moyen pour se sentir à l’aise était de prendre possession des lieux. Elle se retourna. Elle l’écouta parler. Elle avait envie de lui caresser la joue pour l’aider à se détendre. Il semblait très nerveux. « T’inquiète pas. Tu ne m’obliges à rien ! Si je suis ici c’est parce que j’en ai envie. Tu n’as rien à te reprocher sur ce coup-là » Elle lui sourit. Miraculeusement, elle n’avait pas eu à mentir à Julian étant donné qu’il était toujours au boulot. Il ne saurait donc jamais qu’elle était venue chez lui. Dans un sens, elle admirait son ex-mari d’avoir eu le courage de lui avouer sa tromperie. Elle, ne se sentait même pas capable d’avouer un simple baiser. Elle était lâche et pathétique. « Ce soir, on va pouvoir parler de tout ça tranquillement. Tu as prévu un truc à manger ? Tu veux que je t’aide à préparer quelque chose ? » Pour la première fois depuis qu’elle était arrivée, elle leva la tête afin de croiser son regard. Elle comprenait maintenant pourquoi elle avait préféré éviter ce geste. Elle n’avait qu’une envie, c’était de l’embrasser. Elle baissa aussitôt les yeux. « J’arrive pas à rester indifférente quand je te regarde. Tu me troubles » Un aveu. Elle voulait être honnête avec lui. Mais, de ce fait, les limites qu’elle s’était imposées tombaient peu à peu. « Enfin, je suppose que je ne suis pas censée dire ça. » Elle retombait sous son charme. Elle redevenait amoureuse de lui. Elle s’imaginait déjà revivre avec lui malgré les difficultés. Elle se reprit. « En tous cas, j’ai vraiment hâte d’entendre ce que tu voulais me dire » Cette soirée dépendrait en partie de ce qu’ils se diraient, elle le savait. C’était peut-être la raison pour laquelle ils se sentaient tous deux si gênés.

Il était simplement en train de devenir fou. Attend son ex-femme, l a seule femme de sa vie était surement la chose plus difficile qu’il n’avait pas faite depuis les dernières années. Il sentait son cœur qui était en train de s’affoler. Il avait dû préparer le repas, il faut dire qu’il avait toujours été particulièrement doué pour la cuisine. Il lui avait plus d’une fois préparé le repas et ce soir n’allait surement pas être différent des autres soirs. Le repars mijotait dans le four. Alors qu’il attendait qu’April cogne à sa porte, il sentait qu’il allait exploser. Nerveux comme jamais. Il attendait et quand quelques coups se faisaient entendre à sa porte, il sursautait presque. Entre la peur et la joie, il tirait sur la poignée pour la laisser entrer. Son cœur manquait un battement quand elle entrait dans son appartement. Ses yeux glissaient sur le visage de la demoiselle et il ne pouvait empêcher un sourire de prendre place sur ses lèvres. C’était étrange. C’était étrange de la voir là après tant d’années. Emeryck ne pouvait empêcher un rire de rire au commentaire de son ex-femme. « -April. Je ne laissais pas tout traîner quand même. N’exagère pas.» Il l’aidait à retirer son manteau pour découvrir son corps frêle. Ce corps qu’il avait envie de presser contre le sien. Il ne pouvait s.empêcher de la dévorer des yeux. Il ne pouvait s’empêcher de la regarder. Il ne pouvait pas non plus empêcher ses doigts d’effleurer ses bras nus. Il voyait les frissons passer sur la peau de la demoiselle. Un soupire. Il avait envie de glisser ses mains contre son ventre et de poser des baisers contre ses épaules. Il était simplement en train de devenir fou. Elle était en train de le faire redevenir fou. Encore plus fou d’elle qu’il ne l’était avant. « -C’est pour toi.» Il marquait une pause en se rendant compte de ce qu’il était en train de dire. « -Je veux dire. Je voulais avoir bonne mine pour cette soirée. J’y tiens.» Il posait son manteau avant de la contourner. Plus il était loin d’elle, mieux c’était. Quand il était trop près d’elle, il sentait qu’il allait perdre la tête, comme hier soir, quand il avait posé ses lèvres sur les siennes. Elle lui manquait. Ses mains se glissaient dans les poches de son jeans alors qu’il laissait son regard glisser sur elle.

Emeryck n’était as à l’aise. C’était la première fois qu’il se sentait complètement mal à l’aise en compagnie d’une femme et surtout de son ex-femme. Aucune idée de ce qu’il devait réellement faire et il fallait avouer que l’ambiance était tendue. Ni l’un, ni l’autre ne savait réellement quoi faire. Emeryck connaissait assez son ex-femme pour savoir quand elle se sentait à l’aise u non et là, ce n’est pas le cas. Il faisait quelques pas pour la contourner et se trouver en face d’elle. Son regard se posait dans celui de la jeune femme, un léger sourire venait se poser contre ses lèvres. « -J’ai fait à manger. Tu ne trouves pas que ça sent bon?» Un léger rire de sa part. « -J’ai fait un mijoté de bœuf aux légumes. Rien de bien extravagant.» Un soupire qui s’extirpait de ses lèvres. Emeryck se sentait un peu nerveux et c’est pour cette raison qu’il se dirigeait vers la cuisine. « -Je ne sais pas April. Je sais que.. Je sais que tu t’en veux surement d’être ici et que tu ne devrais pas être ici. Je te connais sur le bout de mes doigts, tu ne peux pas me mentir tu sais bien.» Il faisait quelques pas vers elle. Elle évitait son regard. Elle le fuyait et en même temps, il comprenait pourquoi elle agissait de la sorte. Il était simplement incapable de la regarder. Un pas. Le regard de la jeune femme se levait et se posait directement dans le sien. Il sentait son souffle se couper. Il sentait un frisson passer le long de son échine. « -April.» Il faisait quelque pas pour se trouver en face d’elle. Il s’en voulait de l’avoir trompé. Il était peut-être trop tard, mais il avait envie de réparer les pots cassés, même s’il ne savait pas exactement comment il allait s’y prendre. Ses doigts se levaient pour glisser lentement contre sa joue. Ses doigts effleuraient sa peau doucement. Sa peau qui lui avait manqué. Son odeur douce et son sourire. « -Je n’arrive pas à rester indifférent quand je pose le regard sur toi. April. Depuis hier, depuis que je t’ai revu, je ne fais que penser à toi. J’ai envie de te prendre dans mes bras et j’ai envie de t’embrasser, même si je sais que..» Il se taisait.

Il retirait rapidement de contre sa joue et faisait quelques pas vers la cuisine. Il venait de se rendre compte de ce qu’il était en train de lui dire et il savait que ça n’allait surement pas aider à la situation. Il jetait un regard à ce qui était train de mijoter. Il ne voulait plus la regarder. Il ne voulait plus la sentir. Ni respirer son odeur. Un long soupir se poussait alors qu’il restait de dos à elle pendant un moment. Emeryck ne savait plus du tout ce qu’il devait faire. Il pensait trop alors qu’il avait juste envie de poser ses lèvres contre les siennes une fois de plus. Sa voix lui provoquait un frisson. Qu’est-ce qu’il voulait lui dire exactement? Trop de chose. Tout. Il voulait lui dire tout et lui donner tout ce qu’il avait. Le musicien finit par se retourner vers elle. « -April. Justement, j’ai tellement de choses à te dire que je pourrais passer ma soirée à te parler. Je sais que je ne fais surement pas la bonne chose pour t’aider à vivre ta vie, mais je n’ai plus envie que tu partes de la mienne. Te perdre une fois c’était trop difficile. Maintenant, je ne peux plus. Je ne peux plus te laisser partir. Tu comprends? J’ai simplement envie d’être avec toi à nouveau et je sais que tu ne me fais pas confiance. Je sais.»