TATE ▷ mama we all go to hell.

Tate Oslo Starkey

❝ Mon amour vole à toi comme un pavé dans ta gueule. ❞

J'étais là, face à cette figure déformée par les aiguilles, par ces produits laiteux aux parfums infectes et ce masque qui bouchait chaque pore de sa peau vieillie par le temps ; J'étais là, droit comme un piquet avec mes Clarcks boueuses, tenant presque en équilibre sur mes chevilles endolories. J'étais là, avec ce regard qui m'interrogeait pour nourrir une probable soif d'attention diablement hypocrite, comme si ma présence lui était aussi précieuse que ses crèmes de beauté. Et enfin, j'étais là, humant la fumée piquante de sa cigarette ainsi que son parfum amer, fronçant mécaniquement mon nez, avant de baisser les yeux sur le parquet poussiéreux de la cuisine, et de libérer mon sac à dos de l'emprise nerveuse de mon poing, serré à m'en planter le peu d'ongle qu'il me restait dans ma chaire encore juvénile. « Où étais-tu passé ? » Je laissais traîner les bandoulières sur le sol au rythme de mes pas, traînant avec lassitude le poids de tous mes livres de cours jusqu'à la première marche de l'escalier qui montait à l'unique étage de l'appartement en ruine, ne daignant aucunement répondre à ma grand-mère, qui de toute façon, s'en fichait totalement. Alors qu'elle reprenait ses corvées de ménagère, je m'efforçais de regagner ma chambre dans un silence palpable, tout en passant discrètement devant la porte du bureau de mon grand-père, entre-ouverte. Mes prunelles s'attardèrent sur son faciès serti de profondes rides, et sur cette expression sévère qui entourait chaque parcelle de son visage, tout comme les larges sillons qui striaient son front découvert par une calvitie naissante. Il profilait face à son large bureau en bois brut, assis dans son fauteuil en cuir et concentré sur une immense pile de document. La sueur coulait le long de ses joues bouffies, pendant que son pouce caressait mécaniquement la bouteille de whisky qui prônait le bout du meuble. L’espace de quelques secondes, je venais de graver cette vision du patriarche de la famille dans ma mémoire, une dernière fois, tout en frottant délicatement mon œil droit, peint d'un coquard violet. J’espérais, ne plus jamais revenir ici. Ne plus jamais avoir à sentir la douleur des hématomes sur mes articulations. Ne plus avoir à me cacher sous une trentaine de pansements, bandages. Ne plus jamais avoir à entendre : « Ah ! Qu’est-ce que vous avez fait pour que ton père vous frappe, toi et ton idiote de mère ? » Parce qu’au fond, c’était bien ça qui était le plus insupportable.

Il y avait ma mère, ma mère et son sourire, ma mère et ses longs cheveux bruns, ma mère et son éternel regard inquiet. Il y avait mon père, mon père et ses idéaux révolutionnaires, sa bouteille d’alcool à la main, et son paquet de Maloboro. Il y avait la vieille baraque de Finan, son chauffage au gaz qui ne marchait qu’une fois sur deux, son papier pain dégarni, sa petite baignoire, et son balcon en ruine. Il y avait ma voisine, Aisling, et sa frimousse attachante, son rire hystérique et ses innombrables poupées. Il y avait Brooklyn, dont la beauté se voilait toujours plus au fil des années. Il y avait le cinéma, au bout de la rue. Il y avait l'école primaire, un peu plus haut, baigné par les autoroutes et les tours gigantesques de New-York. Il y avait les innombrables métros, qui traversaient la ville. Les innombrables personnes qui affluaient de tous les côtés. Les innombrables minutes qui défilaient sur le cadrant centrale des Gratte-ciels. Les innombrables regards plongés le vide. Les innombrables pas meurtris qui fracassaient le sol. (Un temps). Il y avait le lycée à Boston, les sorties nocturnes, les colles, les devoirs supplémentaires, les fêtes avec les amis, les joints, les bouteilles de Jack Daniels. Il y avait les anniversaires, les nouvels ans, les premiers petits boulots, les innombrables lettres de motivations. Il y avait les nuits passés avec des inconnus, les flirts superficiels, les petites amies éphémères. Il y avait les retrouvailles avec Liz, la rencontre de Luffy, l’appartement du troisième étage. Il y avait les crises de nerfs, les mauvais jours, les canettes de bière, les petites culottes, les repas télés. Il y avait les rendez-vous ratés, les beuveries du vendredi soir, les parties de wii. Il y avait les factures, les plaintes des voisins, les parties de jambe en l’air. Il y avait les Dimanches après-midi à flemmarder, les étés à la plage, les hivers avec le cul collé contre le radiateur. Il y avait les câlins de Liz, les clash de Luffy, les discussions sans queue ni tête autour de la table à manger. Il y avait les saints Valentin passées à trois. Les noëls à se faire des batailles de boule de neige. Les cadeaux foireux lors des anniversaires. (Un temps) Il y en avait des milliers, des rituels comme ça. (Un temps) Et puis tout s’est arrêté

Citation :

Dans moins de deux mois, vous devrez lui dire Adieu.

in real life:

HÉ HÉ HÉ merci les poneys !
Caesar > Bouffons nous joyeusement laggle en rp \o/
Polly > YEAHHHHHHHHHHHHHHHHHH è_____é
Luffy > Faux. JE te baise. Soumis.
BREF fiche terminée