Ou comment s'taper l'incruste en une leçon [pépétte]

Si un jour tu te sens inutile et déprimé, souviens-toi : un jour tu étais le spermatozoïde le plus rapide de tous..

Miaouw

Berlioz, cette canaille de félin, était en train de se frotter contre mes chevilles dans l'espoir de recevoir quelques caresses. Si moi, j'étais gourmand du Nutella, lui se contentait très bien de câlins. Il n'était que onze heures lorsque ce fichu réveil, que j'oubliais constamment d'éteindre, s'était déchainé dans un tintamarre fracassant. Rassurez-vous, moi, Luffy Dog, n'allait pas me faire battre par un vulgaire gadget! Je lui ai vite réglé son compte. Ce qui était un cadeau d'anniversaire n'est plus qu'un tas de petits morceaux destinés à la morgue, ou la poubelle. Comme chaque matin, avant de m'arracher de mes draps, vils tentateurs, je m'offrais une petite clope de bonne santé. Un vieux rituel dont je ne pouvais me détacher. Dehors, la grisaille persistait, semant son vent de mélancolie à travers la région. Une bouffée d'inspiration me titillait et en une fraction de seconde, je tenais grattais ma guitare distraitement, la clope entre les lèvres, le regard ombrageux. Il était certain que je me faisais royalement chier. Comment remédier à cette ambiance maussade et platonique? Sid le paresseux avait besoin de s'engourdir les méninges, et ce n'était pas en restant planté comme un poteau que j'allais arranger la situation. Réfléchissons. Qui pourrais-je aller emmerder de si bonne heure? D'après mon ouïe infaillible, Lizzie, Tasty et Casse-croûte n'étaient pas à l'appart'. Méditations, réflexions. Tilt. Of course! Tel un chat je bondis hors du lit, enfilant un jeans délavé et un tee-shirt noir avec négligence. J'enfilais mes sandales et, après avoir préparé des muffins au glaçage varié, je rejoignis l'appartement de ma chère pépétte. Diable! Heureusement que j'étais là, là pauvre devait terriblement s'ennuyer sans moi. Toc Toc « Tu m'ouvres vieille moule? Tu vas pas me laisser manger mes... m-u-f-f-i-n-s tout seul quand même? » Rien ne valait une matinée avec ma chère Bay, elle qui me faisait rire à m'en exploser la panse, elle qui partait dans des délires que nous seuls étions en mesure de comprendre. « T'es en train de mouiller ta p'tite culotte ou quoi? » Et entretemps, je me régalais d'un de ces succulents muffins, celui-ci était glacé à la fraise. Il y avait des avantages à savoir cuisiner...Je pouvais me concocter toutes mes envies dans la minute qui suivait, sans devoir dépendre de qui que ce soit. Certes, j'étais devenu la petite cuisinière du groupe, et j'avais parfois l'impression d'être une petite poule qui remplissait le bec de ses poussins, mais au moins, j'étais assuré de me régaler comme un porc.

« Allez Bébé… Tu peux le faire ! Après tout ce n’est pas ta première fois. Alors un peu de courage… »
J’inspira un bon coup, ferma les yeux comme pour me préparer psychologiquement à ce qui allait suivre puis commença un compte à rebours. « Trois, deux… UN » J’hurla de toutes mes forces puis commença à sautiller un peu partout dans l’appartement. Heureusement que j’étais toute seule car sinon Sutton m’aurait déjà fait la tête au carré pour l’avoir réveiller. Mais que voulez-vous, il fallait que je le fasse. Quoi ça ? Et bien me dépiler les jambes à la cire. Oui oui, vous avez bien compris, tout ça pour une dépilation. Mais une dépilation parfaite, s’il-vous-plait ! Je me posa donc sur le rebord de mon fauteuil et commença à frotter ma jambe pour faire passer la douleur. Qu’est-ce que je pouvais bien détester ce truc de fille ! Pourquoi on pouvait pas faire comme les hommes et vivre poilues ?! Après tout, ça pouvait être très sexy. Oui bon d’accord, on ressemblerait un peu à des ours mais bon… Au moins, ça aurait l’avantage de tenir chaud. Quoiqu’il en soit, il me fallu quelques minutes pour reprendre mes esprits et me remettre près de mon instrument de torture. Maintenant que j’avais commencé, il fallait que je termine. Je recommença donc l’action quelques fois jusqu’à obtenir une jambe nickel et douce comme les fesses d’un bébé. L’air de rien, ça faisait quand même plaisir. Je changea donc de jambe quand tout d’un coup quelqu’un toqua à la porte. « Tu m’ouvres vieille moule ? Tu vas pas me laisser manger mes… m-u-f-f-i-n-s tout seul quand même? » Je regarda de loin la porte et hésita un moment à aller lui ouvrir. Pas par méchanceté mais plutôt par fainéantise. Puis en plus il venait de me surnommer vieille moule et tout le monde savait que j‘étais une moule très fraîche ! « T’es entrain de mouiller ta p’tite culotte ou quoi ? » J’éclata de rire toute seule puis me dirigea vers la porte une bande de cire coller sur mon mollet gauche. Très classe, je sais, mais avec Luffy, il n’y avait pas besoin de faire sa belle. Puis il m’avait déjà vu dans des situations pires que celle là ! « MUFFINS ! » Je lui piqua l’assiette qu’il avait en main puis partit vers le salon comme une petite fille de 5ans qui n’avait pas manger de sucreries depuis trois jours. Elle prit un petit gâteau dans chacune de ses mains et tout à tour les porta à sa bouche comme une affamée. « Tu sais que tu pourrais devenir l’ennemi juré de mes petites culottes et pantalons si tu continues comme ça ? Puis dis moi ce que tu veux ! Car en te connaissant, ces petits délices sont des pots de vins. Alors ? Argent ? Massage ? Squatteur à foutre dehors dans ton appart ? Caleçon en feu ? Exs jaloux ? Envie de faire un Twister ? Tâche douteuse ?» Elle prit appuie sur la table à manger et le regarda amusée tout en savourant son petit déjeuné.

Si un jour tu te sens inutile et déprimé, souviens-toi : un jour tu étais le spermatozoïde le plus rapide de tous..

Bon elle foutait quoi la minette? C'est pas que je m'emmerdais, mais c'était tout comme. J'avais déjà englouti deux muffins. Du genre impatient, j'étais doué pour ça. Des petites miettes s'incrustèrent autour de ma bouche et là, j'avais la tête du gosse de huit ans qui s'empiffrait de sucreries. C'était du joli! Elle était sûrement en train de s'épiler le maillot, à hurler d'agonie comme une chèvre, ou à sauver sa cuisine d'un probable incendie. Histoire d'emmerder mon monde, j'appuyais longtemps sur la sonnette. Oué, j'étais un gros chieur, et j'aimais ça. Finalement, la petite souris sortit de son trou et daigna m'ouvrir. Pas trop tôt! Elle sauta comme un ogre sur mes muffins avant de filer dans le salon, me plantant comme une prout. Bah merci! Sale garce. « Hey spèce de goinfre, laisse en moi! Didju! J'vais t'appeler fiona, comme dans shrek...ou boully tiens, ça te plait? » Je la suivis et me laissai lourdement tomber sur le canapé, bien décidé à camper pour un petit bout de temps. Un éclat de rire franchit la barrière de mes lèvres alors qu'elle énumérait les raisons les plus extravagantes quant à ma venue ici, avec un plat de muffins sous le coude. « Allons...C'est pas mon genre. Je suis venu parce-que ma petite croquette me manquait! » répondis-je avec une moue faussement innocente. « Elles vont me faire quoi tes petites culottes? » Je roulai des yeux...Whoua, je devais craindre des petites culottes sauteuses maintenant. Elles allaient quoi? M'étrangler? Me poursuivre dans tout l'immeuble? J'en doute. « Mais si tu te proposes gentiment, tu peux toujours me filer trois cents dollars et un massage intégral, poupée! » Quelque chose attira soudain mon regard...Il glissa le long de sa jambe où résidait une curieuse bandelette. Noooon? Elle était quand même pas en train de s'épiler les jambes à la cire? Bon, c'était pas la première fois que je la voyais aussi peu sexy. La dernière fois, elle était en train d'essayer un nouveau masque d'une couleur suspecte, avec ses cheveux enroulés dans une serviette de bain blanche. Il ne manquait plus que les concombres et je me serais cru dans un spa. « Tu triomphes encore par ton élégance razmoket! Ca doit faire fureur auprès des mecs les bandes de cire collées aux jambes? » C'était trop tentant. Sans crier gare, je bondis sur mes pieds et lui arrachai d'un coup la bande de cire, un sourire hilare scotché sur les lèvres. « Aiieee j'ai mal pour toi! » Une sale fripouille? Yes! J'étais pas un Dog pour rien! N'empêche, ça devait bien faire mal ce truc...De ce côté là, j'étais bien content d'être un mec. Je ne me voyais pas m'épiler de la tête aux pieds tous les 'x' temps...Poilu comme j'étais. Heureusement qu'on a pas lancé la mode des mecs lisses comme du plastique. La galère! Quand je laissai tomber la bandelette à terre en remarquant le nombre incalculable de poil qui résidait sur la bandelette. « Pouah! T'es presque aussi poilue que moi! On devrait t'appeler Chewbacca! »